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Challenge ABC 2008
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15 décembre 2007

LA LISTE D'AMANDA

Austen Jane : Orgueil et préjugés

Benacquista Tonino : Saga

Collins Wilkie : La femme en blanc

Davidson Leif : Le danois serbe

Evanovitch Janet : La prime

Ferney Alice : L’élégance des veuves

Germain Sylvie : Jours de colère

Hanff Hélène : 84 Charring Cross Road

Indridason Arnaldur : La cité des jarres

Jarry Alfred : Gestes et opinions du Docteur Faustroll, pataphysiscien

Khadra Yasmina : A quoi rêvent les loups ?

Leroy Gilles : Alabama song

Murakami Haruki : La course au mouton sauvage

Nichol James W : Ne te retourne pas

Oé Kenzaburo : Le faste des morts

Poe Edgar Allan : Les aventures d’Arthur Gordon Pym de Nantucket

Queneau Raymond : On est toujours trop bon avec les femmes

Roth Philipp : Un homme

Sa Shan : Impératrice

Turckheim (de) Emilie : Chute libre

Urqhart Jane : Les deux terres

Vargas Fred : Dans les bois éternels

Wharton Edith : Les beaux mariages

Xing Jian Gao : La montagne de l’âme

Yalom I.d : Mensonges sur le divan

Zweig Stefan : Le joueur d’échecs

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Commentaires
A
Walker Devereaux a dix-neuf ans quand il décide de retrouver ses parents biologiques. D’eux, il ne se rappelle rien, à peine une silhouette, celle de sa mère qui l’a abandonné. Elle l’a déposé en plein jour au bord d'une route, lui a demandé de serrer très très fort le fil de fer de la barrière, l'a supplié de ne pas se retourner, surtout ne pas se retourner. Et elle est partie. Il avait trois ans. Malgré les recherches, on n'a pas pu retrouver la trace de cette femme. Et personne n'a réclamé un petit garçon. Personne.<br /> <br /> Dès qu’il a l’âge légal, il demande donc son dossier aux services sociaux et quitte sa famille adoptive sur les traces de sa mère. Il n’y a rien dans son dossier. Juste la photo de deux fillettes et une vague lettre, qui donnent peu d’explications, peu d’indices.<br /> <br /> Walker arrive à Toronto et rencontre Krista, une jeune handicapée qui l’aidera dans ses recherches, malgré les embûches, malgré le cambriolage où la lettre et la photo disparaissent, malgré cet homme qui semble les suivre et tout faire pour que leurs recherches n’aboutissent pas.<br /> <br /> Ce roman policier est adapté d’une pièce radiophonique écrite par James W. Nichol. Nous allons y suivre, en parallèle, les recherches de Walker et la vie de Bobby, un garçon perturbé, violent, inquiétant. Un garçon écrasé par son père, dont la toute puissance broie sans le savoir la volonté et la raison de son enfant.<br /> <br /> Tandis que l'on accompagne les tâtonnements de Walker et Krista, on suit avec répulsion l'évolution de Bobby qui, à force de faire taire cette violence sourde qui est en lui, à force d'étouffer ses désirs, devient de plus en plus renfermé et laisse ses démons l’envahir, jusqu’à ce qu’il finisse par passer à l’acte.<br /> <br /> On s’interroge sur ces deux personnages, on cherche le point commun, le moment où leurs existences se croiseront.<br /> <br /> Petit à petit, les pièces du puzzle s’assemblent et l’on découvrira comment la folie d’un garçon a conduit au pire.<br /> <br /> La construction en parallèle de ces deux parcours laisse beaucoup de questions s’installer dans l’esprit du lecteur. Je regrette néanmoins que certains éléments soient éclaircis trop rapidement.<br /> <br /> J’aurais sans doute préféré que James W. Nichol prenne plus de temps pour laisser la vérité germer. Son jeune héros Walker a finalement beaucoup de chance dans son malheur et trouve un peu trop vite à mon goût la trace de sa mère. Un peu plus de lenteur, un peu plus de doutes savamment distillés, une angoisse mieux entretenue m'auraient certainement davantage tenue en haleine.<br /> <br /> C'est le personnage de Bobby que j’ai préféré. La lente érosion de son raisonnement, la montée de folie, la succession d’événements qui le pousseront à refuser d’être ce qu’il est et devenir par là même un monstre écoeurant, rongé de frustrations. Les pulsions violemment contenues, la rage de se savoir différent, qui laissent peu à peu le pas à la mégalomanie, à la folie, à l'abstraction de tout sens commun.<br /> <br /> Le personnage de Krista, la jeune handicapée qui aide Walker malgré sa hanche brisée, est aussi intéressant, quoique traité de façon trop fleur bleue. Elle et Walker sont fades à coté de Bobby. Comme quoi la gentillesse ne paie plus !<br /> <br /> Bon, même si l’intrigue aurait supporté un peu plus de complications, aurait dû être traitée moins superficiellement, plus perversement, ça reste un polar, disons, divertissant, à lire avec curiosité à défaut d’enthousiasme débordant. Et oublier rapidement.<br /> <br /> Dommage, il y avait de quoi faire un bon truc, quand même
D
Ca m'a tout l'air d'être un livre vraiment touchant et les rapports que tu as décrit je pense que tout le monde a envie de les connaitre un jour dans sa vie. Je note ce roman.
A
Hélène Hanff, jeune dramaturge new-yorkaise férue de lire anciens, commande à une librairie londonienne Marks & Co, située 84 Charring Cross Raod quelques ouvrages. Frank Doel, libraire, lui envoie aussitôt les livres commandés.<br /> <br /> S’ensuit alors une correspondance qui durera plus de vingt ans entre Hélène et Franck.<br /> <br /> Ce roman est tout à fait délicieux. La correspondance qui s’installe entre Hélène et Franck évolue au fil des ans pour devenir de plus en plus amicale, chaleureuse et intime.<br /> <br /> Les liens qui se tissent peu à peu entre ces deux amoureux des livres sont faits de respect, de tendresse, et l’affection profonde qui les unit devient de plus en plus sincère.<br /> <br /> Hélène est vive, sarcastique, caustique. Ses lettres sont remplies d’humour et de plaisir à partager. On devine en face d’elle un Franck Doel plus réservé, plus secret, mais qui se laisse aller à s’ouvrir peu à peu à cette américaine qui le titille si souvent et si affectueusement.<br /> <br /> Peu à peu Hélène devient un mythe au sein de Marks & Co. Les employés, la famille de Franck entament eux aussi un correspondance avec elle.<br /> <br /> Ils ne se rencontreront jamais. Hélène aura toujours une bonne raison de repousser son voyage à Londres et Franck mourra en 1969. Mais en aurait il été autrement s’ils s’étaient rencontrés ? Je crois que cela fait justement partie du charme de ce roman ; l’idéalisation de l’autre est encore plus profonde quand on ne peut que se baser sur des lettres, qui révèlent plus intimement les personnes.<br /> <br /> Au-delà du roman, j’avoue avoir été touchée par ces rapports épistolaires. Il est vrai que l’on peut nouer des relations fortes, sincères, avec des personnes que l’on ne connaît pas. La preuve en est chaque jour avec ces blogueurs qui échangent sur leur passion, qui partagent leur amour des livres sans forcément se connaître.<br /> <br /> Une relation nouée uniquement sur l’amour des livres, qui peu à peu de vient une vraie relation, faite d’amitié, de complicité, de tendresse. Une relation virtuelle, qui devient vite essentielle, vitale, et qu’on ne peut arrêter. Voilà ce que j’ai aimé, ce que j’ai adoré et que j’ai envie de partager.
A
Méfiez vous des femmes ! Encore plus si elles sont anglaises, et que vous êtes irlandais…<br /> <br /> En 1916, sept rebelles indépendantistes irlandais prennent possession d’un bureau de poste à Dublin. Ils se débarrassent des occupants et tiennent tête aux soldats de sa Majesté Britannique. Ils mourront en héros s’il le faut.<br /> <br /> Mais il n’avaient pas prévu une chose : c’est qu’une jeune fille, Gertie, est enfermée dans les lavatories… Ils mourront en héros, oui, mais il n’est pas question que la réputation de l’IRA soit entachée par des mauvais traitements infligés à une jeune fille. Ils n’iront pas brûler en enfer, ces fervents catholiques ! Mais c’est sans compter sur Gertie, qui a plus d’un tour dans son sac…<br /> <br /> Ah mes amis ! Quel délice que ce petit roman ! Raymond Queneau manie les mots et les histoires d’une façon totalement hilarante. Jeux de mots, jeux de mains jeux de vilains, il nous entraîne dans une aventure savoureuse et délicieusement loufoque…<br /> <br /> C’est bourré d’humour, on s’amuse à tous les étages, il y a de la provocation, de l’excitation, du décalage. Sachant que Queneau a publié son roman sous le pseudonyme de Sally Mara, traduit par Michèle Presle…. précipitez vous sur le roman et sur les notes de traducteur !<br /> <br /> Le tout est coquin, malin, suave et décalé. Raymond Queneau nous embarque dans une épopée hilarante, on ne sait plus qui est à plaindre et qui est à craindre. Ils sont dépassés, ces braves héros, elle se surpasse, cette pauvre otage, mais, une chose est sûre, c’est qu’on est toujours trop bon avec les femmes !<br /> <br /> « Camarades et amis chers, ça ne peut pas continuer. Je parle pas des Britanniques, c’est clair, ils vont nous avoir, c’est foutu, faut pas se le déguiser, n’empêche qu’on va les emmerder drôlement, qu’on va faire des héros, des sacrés héros, pour ce qui est d’être des héros, ça c’est sûr qu’on fera des héros, mais alors ce qui gaze pas du tout, c’et cette fille, quelle idée qu’elle a eu de se planquer dans le lavatories quand la bagarre s’est déclenchée, plus moyen de se dépêtrer d’elle, ce qu’elle veut, on ne sait pas, mais je trouve clair et net qu’elle a son idée, que dis-je « son idée » ? Ptêt’ même des idées, plusieurs. Non. Non. Non. Avec cette drôlesse parmi nous, faut prendre une décision, une décision bien claire et bien nette, sacré Bordel de Dieu, et puis c’et pas seulement ça, mais faut s’expliquer à son sujet, fut se dire des vérités à son sujet. Voilà ce que je pense : moi je suis le chef et j’ai pris une décision : d’abord de prendre une décision, tout comme u chef que je suis, et puis ensuite ou plutôt tout d’abord, de se dire la vérité pour ce qui est quant à ce qui concerne cette personne du sexe féminin que je viens de boucler dans ce petit bureau. »
A
Erlendur est un bon vieux flic, un bon vieux flic comme on aime les voir au cinéma : il est bourru, fume trop, ne sait pas cuisiner, n’est pas fichu de communiquer avec ses deux enfants. D’ailleurs l’un des deux a filé Dieu sait où, quant à l’autre elle essaie de décrocher de la drogue, et c’est pas facile. Quant à son ex-femme… n’en parlons pas. Bref un bon vieux flic comme on les aime.<br /> <br /> <br /> <br /> De fil en aiguille, de découverte en découverte, Arnaldur Indriason ballade ses lecteurs de questions en questions. Une collection de photos pornographiques dans l’ordinateur du mort : ne serait on pas plongés dans une sombre histoire de pédophilie ? Un viol commis il y a de longues années : histoire de détraqués sexuels ? Au fil des événements, on découvre peu à peu une histoire à la fois triste, moche, glauque mais aussi touchante.<br /> <br /> <br /> <br /> Le meurtre n’est pas aussi anodin, gratuit, simple qu’il parait. Le mobile, petit à petit se dessine. Erlendur s’interroge et le lecteur aussi. Voici une tragédie familiale, une histoire douloureuse, des personnages complexes, des coupables éventuels, des victimes innocentes, tout s’implique, tout s’embrique dans un style concis, net, sans circonvolutions inutiles jusqu’au dénouement.<br /> <br /> <br /> <br /> On aura compris bien avant la fin qui est le coupable, mais ce n’est pas pour autant qu’on arrêtera la lecture, car Indriasson ajoute à son intrigue des sentiments bien plus complexes, bien plus singuliers qui nous pousseront à finir coûte que coûte le roman.<br /> <br /> <br /> <br /> Famille, héritage génétique, historique, psychologique, transmission, mémoire, Indriasson propose ici un fort bon polar, mené tranquillement mais sans désintérêt aucun, bien au contraire. Le tout en nous faisant visiter l'Islande, ses moeurs, l'apparente placidité des habitants mais aussi leur droiture et leur honnêteté.
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